La Carta Infinita : Rue Gustave Goublier est née d’une collaboration entre Catherine Baÿ (The Window), Gemma Milà (Atelier Berger Milà), Julia Borderie, Eloïse Le Gallo et Ekaterina Shcherbakova (Points-Bascule) et Alice Cabaret (The Street Society), un groupe d’experts-explorateurs. Il s’agit aussi d’un système de cartographie nomade qui émerge à un endroit spécifique à certains moments.
La deuxième édition se déroule rue Gustave Goublier, où se trouvent les deux espaces de The Window se faisant face. Cet ancien passage de l’Industrie, puis rue, et actuellement passage fermé pour voitures en devenir, avec le jardin qui fera écho à la multiculturalité du quartier en son centre, incarne en quelque sorte les relations mutables entre la ville et le citoyen. S’agissant des passages, on se rappelle naturellement Walter Benjamin et son analyse des transformations urbaines dans Paris, capitale du XIXe siècle. Les passages représentent pour lui des intermédiaires entre la rue et l’intérieur ; ils se manifestent comme des phénomènes pour l’exercice spatio-temporel, mais aussi esthétique, politique et social. La présence des passages va de pair avec l’apparition de la figure du flâneur, qui suit sa propre expérience de la ville et est captivé par son individualisme.
La recherche fondée sur l’expérience des participants de Carta Infinita effectuée par le biais de l’économie de base du corps traduit ainsi un entrelacement de différentes temporalités, qui déborde sur l’idée physique et conceptuelle de l’espace, le recto-verso des éléments constitutifs du lieu, y compris les deux espaces de The Window qui se regardent, reliés par la cave souterraine. Cette deuxième édition incarne une création de l’espace à travers une cartographie, et représente l’espace qui est en train de se faire maintenant, sous nos yeux.
Ekaterina Shcherbakova, 19 octobre 2019
Carta Infinita est un concept multisémantique : c’est d’abord une plate-forme qui regroupe plusieurs chercheurs multidisciplinaires, couvrant à la fois les sciences humaines et les sciences exactes, et qui sert de déclencheur à l’analyse.
De plus, Carta Infinita est une méthode de recherche offrant un regard subjectif et diversifié sur une situation géographique et urbaine donnée : à travers une exploration psychogéographique du territoire, des échanges avec des acteurs locaux, une analyse du discours spatial, chaque participant développe un protocole qui sera activé au cours de la restitution de la recherche et complétera les archives des protocoles du projet.
Recherches & Protocoles
Catherine Bäy
Artiste chorégraphe directrice artistique The Window
Comme artiste chorégraphe je n’ai que, comme dans mon travail de directrice artistique de The Window créer des liens des passerelles entre différentes personnes différentes matières et propos. C’est comme cela que je conçois mon travail de chorégraphe. The Window n'est que le prolongement de mon travail de chorégraphe.
Julia Borderie & Éloïse Le Gallo
Artistes
Nous avons porté notre intérêt sur les sous-sols de la rue Gustave Goublier et plus globalement du Xeme arrondissement. Cette recherche nous a mené du service de la propreté de la Ville de Paris à celui des égoutiers, de l´Inspection Générale des Carrières indiquant que la rue se trouvait sur une zone de dissolution du gypse, au futur parc du plateau d’avron construit sur les anciennes carrières de gypse de Rosny-sous-Bois. Les habitants et commerçants de la rue Gustave Goublier, nous ont ouverts leurs trappes pour découvrir les caves.
Dans un mouvement d’aller-retour permanent, un personnage arpente les espaces sous-terrains pour en reproduire les plans à la surface, sur le sol de la rue. Tracés au blanc de Meudon dissolus rapidement, à l’image du gypse dont il est issu.
Gemma Milà & Corentin Berger
Architectes
Nous sommes intéressés par les paysages frontaliers et traversant, les interstices, les passages. Dans cet univers urbain multiple qu’est le Xe arrondissement nous avons recherché les interactions entre les différents tissus urbains. La rue Gustave Goublier et son changement de nomenclature (de passage à rue) sont pour nous un échantillon des mutations de cette urbanité complexe.
Selon le dictionnaire, une carte est un dessin localisé d’une sélection de données collectées à une échelle précise. Pour ce projet nous avons tenté d’inverser le processus de cartographie par un travail en négatif, en sélectionnant tout le bâti non haussmannien. Cet exercice permet de révéler la frontière entre les opérations construites entre 1852 et 1910 et les tissus urbains préexistants.
Dans la réalité, cette démarcation si nette sur les cartes devient plus complexe.
S’il apparaît sur cette ligne des traces à l’échelle architecturale (interstices, dents creuses, façades aveugles), elle n’est pas toujours lisible et intelligible.
Nous avons donc interrogé des experts et des habitants du quartier afin de distinguer cette limite. Grâce à leurs récits, nous avons approfondi la connaissance des différents tissus urbains. Des détails et caractéristiques particulières plus subtiles sont alors apparus. Nous les avons moulés pour en récupérer les traces.
Lors de la performance, nous reproduisons le même processus de moulage en parallèle avec la narration sur les caves des bâtiments de la rue Gustave Goublier.
Alice Cabaret, Clémence Chapus, Lucile Bernatas, Chris Saunders
Urbanistes et photographe
La musique affecte notre perception de l’espace. Pour le mieux (la musique diminue le taux de cortisol, l’hormone du stress, et la sensation de danger 1), et pour le pire (écouter de la musique réduit les ressources cérébrales dévolues aux stimuli extérieurs, ce qui explique le nombre croissant d’accidents urbains impliquant des piétons portant des écouteurs). Mettre ses écouteurs, c’est se rendre indisponible (l’équivalent du panneau de porte “ne pas déranger”), c’est marquer une frontière invisible pour mieux accéder à son intériorité. Dans la rue, c’est contourner l’ennui ou les ennuis (le casque, un outil contre le harcèlement urbain 2), ou augmenter son expérience de la ville. C’est échapper à un cadre physique pour se projeter dans une autre dimension spatiale et temporelle.
Qu’écoutent les passants ? Quelles sont les mélodies qui rythment subtilement et quotidiennement la grande chorégraphie de la rue (on se croise, on se dépasse, on s’évite)? A quels souvenirs, à quels imaginaires, à quels autres lieux font-elles appel ?
Une hypothèse : un quartier peut se révéler à travers la playlist de ses passants. Nous sommes allés à la rencontre de ceux du 10e arrondissement, en prenant l’espace The Window comme point de départ. Diversité des profils, des écouteurs, des téléphones, des plateformes, des genres musicaux : la richesse culturelle du quartier s’exprime au sein de la playlist que nous avons constituée sur Spotify à partir des morceaux indiqués par les passants interviewés. Du reggae jamaïcain au gospel Haïtien, de la K-Pop au King of Pop, du R&B congolais au rock anglais, nous avons réalisé un tour du monde sonore dans les limites du 10e arrondissement.
Chaque passant rencontré a ainsi accepté de retirer ses écouteurs et de partager avec nous le nom du morceau en cours de lecture. Ces discussions ont été l’occasion d’évoquer les lieux réels ou imaginaires liés au morceau, et l’impact de son écoute sur la perception de l’espace actuel.
Nous avons ensuite invité ces personnes à l’inauguration de l’exposition : la playlist du quartier y sera diffusée. Nous présenterons également un livret compilant de manière créative les collectes de nos séances d’exploration et les interviews réalisées.
Félix de Montety
Géographe
Ma participation à la recherche collective rue Gustave Goublier a consisté à re-constituer la micro-histoire de ce lieu parisien né il y a moins de deux cent ans et renommé il y a moins d’un siècle. J’ai voulu retrouver son passé tel que l’ont conservé la bibliothèque, l’archive et le cadastre avant d’en tracer un arbre généalogique absolument subjectif, en parcourant pour cela les documents historiques, notamment des cartes anciennes,.
Lors de la performance, je propose de revisiter le geste du cartographe en le translatant du papier à la rue, via la réalisation dynamique sur une baie vitrée ou même au sol d’une carte du dixième arrondissement éternellement recommencée. Mon but est d’illustrer par le mouvement de la main et du corps le caractère fondamentalement subjectif, personnel et sensible de toute représentation de l’espace.
Gildo Bavcevic & Tanja Vujasinovic
Multimedia artist, visual artist and curator
Performing, Reflecting, Observing.
In attempt to research the vivid multiculturalism of the area around The Window gallery, holding the mirror creates a performative gesture through the act of shifted behavior and otherness in public space. Even though the performer feels hidden and secure, the gesture provokes reactions of passersby. What passers perceive depends on their position in the urban space and more broadly depends on their social and cultural context and experiences.
On the exhibition opening we transfer the performance of holding the mirror and shooting the reflections, but now in different context of new event and new observers thus creating a new layer on the work where film and reality switch.
This work is related to the GRAD NA DRUGI POGLED project.
Grace Denis
Artist-food researcher
Grace Denis’ work began as a research in the stores and epiceries of the quartier, walking from The Window to Faubourg St Denis. A survey of ingredients, both the variables and the repetitions, inspired an unraveling of the prominence of preserved and fermented foods in the Indian and Turkish markets. The amalgamation of this study implements vegetables and spices from these two markets, hybridizing ingredients recommended by the people working in the shops to make a series of pickles. The symbiosis of these elements creates a pungent array of preserved foods, an edible research that explores the street as a potential site of fermentation, in which a multitude of elements collectively entangle and excite.
Simon Zaborski
Artist
As a visual artist I am interested in representation and how to use it to covey or investigate ideas, fictions and truths. For this rendition of Carta Infinita I chose to focus on rue Gustave Goublier in two spaces: my perception of the street as it exists in 2019 and the virtual space of Google Street View.
Before visiting rue Gustave Goublier for this project I immediately looked it up onStreet View to get a sense of where I would be working.
I noticed however that the virtual space I was studying was not actually representative of the street, the imagery was from 10 years earlier taken in 2009. This struck me as interesting being a classic example about how photography, while often presented as canonic truth is quite often misrepresentative and easily manipulated. So I decided to make photographic prints that would mix these two spaces, the 2009 virtual space and the present day reality of the street. I am recreating aspects of the photos from 2009 Street View and bringing them to the street to be photographed, I will be getting people to pose in the same manner while shooting from the same camera angles.There have been a few changes mostly businesses and signs, but most notably and also the reason the photos have not been updated is that cars are no longer allowed on the street. I am particularly interested in the distorsions that Street View creates due to strange perspectives and camera angles, I think that these prints represent a sort of distortion as well, mixing the different times and spaces.
For the Performance people will be holding the pose of four photographic stills from Street View I chose to represent. They will be wearing blurry face masks as the people’s faces in Street View are blurred out adding to the contrast between real and virtual.
William Hessel
Graphiste
L’impression d’être des touristes, un regard que nous savons superficiel. La peur d’un regard « exotique » ou « folklorique” et la conscience de cet écueil sans savoir comment l’éviter. Mais les mots permettent de mettre à distance et de commencer une production.
Nous avons choisi le thème des cheveux, des coiffeurs, des mots des coiffeurs, du mystère relatif qui entoure les salons de coiffure. Nous avons choisi ce thème Parce que c’est ce qui nous a sauté au yeux dans le quartier. Nos explorations se sont déroulés pluvieuses et morcelées. Parfois un dialogue, des regards amusés ou méfiants, souvent une relative indifférence (c’est une prise de notes, ça n’est pas très spectaculaire).
Au fil de l’exploration, notre regard à évolué. Au début ça ne devait être que des mots affichés, ça s’est transformé en une sorte de jeu de cartes avec l’idée d’en faire une mini-performance ce que nous n’avons jamais fait auparavant.
Des anecdotes : Chris m’a appris que le sujet de la « coiffure » des cheveux différents étaient un sujet très délicats a aborder, presque une “ligne rouge » en Afrique du Sud. Il parait aussi que le cheveux jetés devant les devantures des vitrines se prennent dans les pattes des oiseaux qui ne peuvent plus marcher.
Des mèches péruviennes, ce sont des cheveux très lisse, très long, très noir (extension). En réalité je crois que je n’ai toujours pas compris exactement ce qu’étaient les différences entre perruques, tissage, extensions, rajouts etc. J’ai un peu honte de ne pas être entré dans le détail ou d’être encore incapable d’en parler. Le tirage des cartes est un pirouette pour faire un jeu de cette faiblesse.
Anna Kulikova & Guillaume Cabaret
Médiatrice culturelle & musicien
« Donc j'étais tout à l'heure au Jardin public. La racine du marronnier s'enfonçait dans la terre, juste au-dessous de mon banc. Je ne me rappelais plus que c'était une racine. Les mots s'étaient évanouis et, avec eux, la signification des choses, leurs modes d'emploi, les faibles repères que les hommes ont tracés à leur surface. »
J-P Sartre La Nausée, 1938
Dans le domaine de la psychanalyse, ce sentiment est une notion, celle de la distanciation. Cette attitude de défense, de (re)considération ou de remise en cause, produit un effet de dédoublement (écho) qui peut aller jusqu'à expérimenter le du monde extérieur comme étrange, irréel.
À travers notre expérience immersive, nous avons voulu placer le spectateur au coeur de cette sensation. Vous êtes d’abord invité à voyager autour du passage Gustave Goublier, de jour comme de nuit. Puis, à l’aide de boutons d’effets sonores et visuels, vous allez contrôler votre propre voyage intérieur. Le degré d’intensité ne tient qu’à vous, à l’aide de contrôles intuitifs, vous allez vite créer l’univers qui vous correspond : d’une ballade harmonieuse jusqu’au frisson de l’irréel.
La première édition de Carta Infinita a eu lieu sur le territoire du Lido (lagune de Venise) du 29 septembre au 2 octobre 2018 à l’occasion de la Biennale d'Architettura di Venezia. Les approches des différents participants ont révélé des identités multiples du Lido en lien avec les thématiques et enjeux de la 16ème édition de la Biennale d’Architecture de Venise « Freespace », des « Lieux Infinis » du Pavillon Français et de la Biennale Urbana « Esperienza Pepe »(liens renvoyant vers sites). Répondant au même objectif d’expérimentation et de renouvellement des procédés urbains, cet atelier participatif organisé par l’Atelier Berger Milà et The Street Society (liens renvoyant vers sites) s’est organisé autour d'une exploration sensorielle du territoire du Lido qui part des enjeux de la Caserne Guglielmo Pepe, bâtiment militaire du XVIe siècle devenu le démonstrateur grandeur nature des valeurs portées au sein des 10 “Lieux Infinis”.
L’Esperienza Pepe est devenu un lieu emblématique et le démonstrateur local de ce que représente un lieu infini : un espace reconverti au sein duquel s’expirimentent des usages et s’épanouissent des processus collectifs. Présenté comme le 11ème lieu infini du Pavillon Français, ‘Esperienza Pepe’ est le résultat d’un projet conjoint entre équipes italienne (Biennale Urbana) et françaises (Encore Heureux, Yes We Camp) qui ont redonnée vie le temps de la Biennale à la Caserne Guglielmo Pepe, caserne militaire désaffectée.
Carta Infinita : Lido a été menée par un groupe pluridisciplinaire : artistes, architectes, graphistes, urbanistes, photographes, illustrateurs, chercheurs en sciences cognitives qui ensemble, ont inventé une nouvelle méthodologie d’exploration et d’analyse urbaine. Cette exploration a été restituée à travers la création d’une cartographie performée au Pavillon Français le dimanche 30 septembre et d’un guide alternatif du territoire. Ces résultats ont été présentés et discutés avec les étudiants en architecture de l’université Polytechnique de Barcelone, qui ont participé au second temps de l’atelier du 1 au 2 octobre.
Pour ce premier atelier, nous avons rassemblé une fabuleuse équipe de 15 personnes venant d’horizons différents, réunie par Alice Cabaret (urbaniste, The Street Society) et Gemma Milà (architecte, Atelier Berger Milà).
Corentin Berger (architecte), Jérémy Bobel (graphiste), Julia Borderie (artiste), Sabira Bouflah (graphiste), Guillaume Cabaret (vidéaste et musicien), Clémence Chapus (urbaniste), Eloïse Le Gallo (artiste), Anna Kulikova (coordinatrice artistique), Evelyn Leveghi (designer), Eva Moyano Sivecas (photographe), Chris Saunders (photographe), Ekaterina Shcherbakova (curator), Emma Vilarem (docteure en neuroscience), Simon Zaborski (artiste).
Le programme est divisé en deux temps selon les ateliers et la participation des différents collaborateurs. Nous espérions générer un maximum de liens et d’opportunités de collaboration avec Encore Heureux et la Biennale Urbana, tous les participants et passants lors des jours d’atelier :
Temps 1 : du samedi 29 au dimanche 30 septembre
Temps d’exploration (équipe pluridisciplinaire restreinte).
Ces deux premiers jours sont consacrés à l’exploration urbaine, à la création commune de la carte et du guide. Ce premier temps se conclut avec une restitution performative au Pavillon Français le dimanche 30 septembre.
Temps 2 : du 1 au 2 octobre
Temps d’échange entre l’équipe et les universités (élèves et professeurs de l’Université Polytechnique de Barcelone).
Le lundi 1er octobre les élèves de l’université Polytechnique de Barcelone se joignent à l’aventure Carta Infinita et partent à leur tour à la découverte du territoire qu’ils ont préalablement étudiés sous différents angles : sociologique, historique, géologique.
Exploration Nord du Lido
Après une rapide présentation du territoire du Lido par Gemma Milà, les participants partent de la Caserma Pepe découvrir individuellement l'espace.
Lors de cette balade-recherche, les membres explorent le territoire nord du Lido à la recherche de lieux révélateurs du territoire et mettent à l’épreuve du réel leur protocole de recherche préalablement établi.
Un kit d’exploration contenant divers outils tels que de l’argile, des feuilles, des crayons, est mis à disposition afin d’encourager la collecte active et diversifiée d’indices : dessins, textes, empreintes, etc.
En fin de journée, les participants se retrouvent pour partager leur expérience. Tour à tour ils présentent leurs analyses sensibles du territoire, les trajectoires suivis et les indices collectés. La réflexion commune se prolonge sur les façons de représenter de manière sensible les découvertes de chacun au sein d’une carte alternative.
Restitution performative au pavillon Français, Biennale de Venise
Le dimanche 30 septembre, l’ensemble de l’équipe s’est rendue au Pavillon Français pour présenter publiquement les résultats de l’atelier multidisciplinaire.
Julia Borderie, Eloïse le Gallo et Ekaterina Shcherbakova ont dirigé cette restitution performative des expériences sensibles de chacun.
Selon elles : “Il s’agit, avec une économie de moyens liée au timing et aux conditions du workshop de rendre compte des différentes collectes sensibles qui ont eu lieu le samedi 29 septembre. C’est pourquoi nous proposons une forme performée qui doit être écologique et économique.
Nos corps, nos voix, et ceux des spectateurs sont des outils pour matérialiser notre réflexion collective et hétéroclite sur différents aspects du Lido, différentes strates, différents points de vue.
L’espace du Pavillon devient un terrain à l’image du Lido lui-même. Les éléments récoltés sont activés dans l’espace suivant des protocoles, pour rendre compte alternativement des différentes couches de réalités soulevées par chacune des récoltes. Le positionnement et les relations des corps dans cet espace du Pavillon sont pensés pour faire écho à la géographie du Lido. Ces protocoles doivent permettre de proposer une approche des documents et archives de nos collectes respectives.”
Diversité des réalités du territoire soulevées par des approches singulières.
Cette journée est composée d’une série de rencontres et d’échanges entre les experts multidisciplinaires, les universités et les collectifs des Lieux Infinis. À la Caserma Pepe, les différents groupes exposent leurs découvertes; les membres de Carta Infinita révèlent leurs expériences sensorielles et vécues du territoire tandis que les étudiants présentent sous la forme d’un atlas du territoire leurs analyses historiques, géologiques, géographiques et sociologiques. Cette présentation se termine par une discussion entre tous les participants quant aux enjeux soulevés et les différents approches possibles d’un même territoire croisant les points de vue et les expériences.Des conférences sur le territoire de la lagune de Venise menées par des experts locaux et internationaux concluent la séance :
- Christine Fontaine (LOCI-Bruxelles) Cette discussion serait l’occasion de présenter l’ouvrage « Venise Lab » qui vient de paraître, relatant l’expérience de 5 ans de workshops vénitiens ayant eu lieu dans le cadre de l’European Intensive Program.
- Domenico Patassini (IUAV) - Présente ses enjeux écologiques et projets sur la lagune de Venise et son écosystème
La lagune de Venise: un territoire laboratoire infini
BALADE-DÉCOUVERTE DU LIDO NORD & SUD
Le mardi 2 octobre s’est tenue la balade à laquelle participent étudiants, experts de Carta Infinita et membres d’Esperienza Pepe (Encore Heureux et Yes We Camp). Lors de cette excursion à travers le Lido, les participants marchent sur les pas des sentiers empruntés par les experts de Carta Infinita lors de la promenade sensible du samedi. Au cours de cette marche, les étudiants confrontent au réel leurs connaissances théoriques du territoire. Cette balade est l’occasion d’observer l’évolution du paysage du Lido à travers ce qui compose son territoire sensible (flore, sols, bâtiments etc).
L’exploration sensorielle s’étend jusqu’à la partie méridionale de l’île. Le groupe d’élèves de l’École Polytechnique de Catalogne mené par le professeur Carles Llop explore ce territoire plus touristique, au paysage différent que le nord de l’île.
Cette édition Carta Infinita : Lido a eu une continuité pendant les sis mois suivants avec de recherches et travails découlant de cette experiènce.
L’École Polytechnique de la Catalogne (ETSAV) et Gemma Milà ont fait de cette experiènce son sujet de laboratoire d’urbanisme du premier semestre. Le collectif SCITY avec Alice Cabaret et Emma Villarem ont continué à developper un outil un outil permettant un diagnostic sensoriel et émotionnel d’un environnement urbain nottament à travers d’un atelier «La rue» pour animer une «Journée d’action urbaine en débat» au sein du Master 2 Urbanisme et Aménagement (INSA Strasbourg).